LA VILLE AU PRISME DU CINEMA DE SCIENCE-FICTION

 

Personne de sa connaissance n’est jamais sorti de Monade Urbaine 116. Dans les galeries souterraines, les convois acheminent, inlassablement et automatiquement, les denrées alimentaires dans les monades et repartent chargés de machines et de produits manufacturés.

(Robert Silverberg, Les Monnades urbaines)

 

Introduction

750 millions de citadins en 1950, 4,2 milliards actuellement et 6,7 milliards en 2050 (près de 70 % de la population mondiale) : l'homme est devenu un citadin... alors que la ville ne représente que 2 % de la surface du globe. Cette croissance urbaine a été accompagnée par le cinéma, « à la fois spectacle dans la ville et spectacle de la ville »(1). L'importance de la ville dans le cinéma en général et de science-fiction en particulier n'est plus à démontrer. La science-fiction dans son expression cinématographique a abondamment mis en scène la ville... pour, le plus souvent, en faire un espace peu engageant, bref, une vision dystopique qui, jusqu'aux années 50 est celle d'un cinéma géographiquement diversifié, mais qui sera ensuite essentiellement américain.

Nous verrons tout d'abord que la SF a mis en scène des villes dystopiques puis nous comparerons les images de la ville avec ce que nous dit la géographie.


 

I- La ville du futur est dystopique

 

A- Etudes de cas : Métropolis de Fritz Lang et Blade Runner de Ridley Scott


1) Métropolis, Fritz Lang, 1927

(1) OLAGNIER, Pierre-Jacques. Les imaginaires urbains du cinéma de science-fiction ou le leitmotive de la figure de la ville dystopique. In Imaginaires urbains, utopies et modèles : inventer le XXI° siècle ? Revue Urbia, n°19, 2016.

(2) voir par exemple le projet dit « plan Voisin » de Le Corbusier : https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Voisin

 

(3) Au-delà de Blade Runner. Los Angeles et l’imagination du désastre, Editions Allia, 2006.

 

(4) Dans le dénouement de la version projetée en 1982 Rick et Rachel fuient la ville cauchemardesque vers une campagne lumineuse

 

(6) Lire à ce sujet Les Monades urbaines, de Robert Silverberg, 1971

 

(5) OLAGNIER, Pierre-Jacques. Les imaginaires urbains du cinéma de science-fiction ou le leitmotive de la figure de la ville dystopique. In Imaginaires urbains, utopies et modèles : inventer le XXI° siècle ? Revue Urbia, n°19, 2016.

 

Galerie de dictateurs-dirigeants : le Père (Equilibrium) ; Snow (Hunger Games ; The old man (Robocop) et Nova (Battle Angel).

 

Mike Davis(3) montre que la vision sombrissime du Los Angeles du film a été utilisée par la municipalité de cette ville pour faire la promotion de sa (future) politique urbaine : en gros « si on ne fait rien, voilà à quoi ressemblera notre ville ». Mike Davis démontre que cette vision ne tient aucun compte des évolutions en cours dans cette ville comme dans de nombreuses autres mégapoles. Au travers de cette analyse nous voyons que la ville dystopique véhicule un discours (s'apparentant à de l'urbaphobie) qu'il sera nécessaire de décrypter(4).

Fritz Lang avait posé les bases dystopiques de la représentation de la ville, Ridley Scott, en adaptant le roman de Philip K. Dick (Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, 1968) l'amplifie selon une approche Cyberpunk et tech noir, esthétiques majeures de la SF de cette période. Los Angeles en 2019 se caractérise ainsi:

  • hyper-urbanisation. Ce Los Angeles est une immense Mégapole... mais elle n'est absolument pas attractive (dans le film il est évoqué le fait que la population est encouragée à migrer vers des colonies stellaires) ;
  • Mondialisation et Cosmopolitisme. La population de la ville est un hétéroclite mélange ethnique dont le multiculturalisme se traduit dans une novlangue mélangeant anglais, espagnol et allemand. La ville ressemble plutôt à une mégapole asiatique saturée d'écrans publicitaires géants ;
  • Pollution. Une fumée opaque et la pluie noient la ville en permanence ;
  • Ségrégation socio-spatiale. Comme dans Métropolis cette ségrégation est verticale ;
  • Le poids des corporations. Si on ne sait quasiment rien de la gouvernance de Los Angeles, le film pose un thème de la SF des années 80 : le pouvoir réel appartient aux corporations capitalistes, en l'occurence la Tyrell Corporation dont la pyramide de verre et d'acier domine la ville...


B- La ville dans le cinéma de SF


1) La ville-décor

 

Dans de nombreux films de SF, surtout américains, jusqu'aux années 80, la ville est mise en scène comme décor. On peut retenir 2 types de représentation :

  • des villes moyennes voire petites symbolisent l'American Way of Life de la Middle-class et ancrent ainsi le récit dans une américanité positive comme dans E.T. l'extraterrestre (Steven Spielberg, 1982)... Dans Retour vers le futur 2 (1989) Robert Zemekis fait de Hill Valley, en 2015, une copie plus extravagante que futuriste de cette petite ville de 1985 ;

 

 

3 ans après La Cité foudroyée (1924) de Luitz-Morat, Fritz Lang réalise Métropolis qui deviendra la matrice des films de dystopie urbaine : une ville pensée par la modernité mais abritant une société déshumanisée. Le film fut un échec commercial lors de sa sortie, malgré les coupes que fit Lang sur le projet initial (qui fut reconstitué en 2010 après de longues recherches). Il acquit, par la suite, le statut de film-culte, inscrit au patrimoine culturel mondial de l'humanité, et source d'inspiration pour de nombreux artistes, Ridley Scott en tête pour son Blade Runner. Le film témoigne à la fois du courant expressionniste allemand et de la puissance économique retrouvée de ce pays (la UFA produit le film pour une somme colossale pour l'époque... et frôlera la faillite). Il témoigne aussi du dynamisme de l'architecture à cette époque qui préfigure les grandes rénovations urbaines de l'après-guerre(2). Fritz Lang pose les bases de la représentation cinématographique de la ville du futur :

  • la verticalité de Métropolis doit beaucoup aux buildings New-Yorkais visités un peu avant le début du tournage ;
  • la modernité s'exprime dans les choix architecturaux et dans l'importance accordée aux modes de transports (métro aériens, avions, etc.). La modernité est également monstrueuse, avec la figure de la machine devenant une métaphore de la ville industrielle et de l’asservissement de l’homme par la machine ;
  • la nature est totalement absente de la ville ouvrière baignée dans une obscurité perpétuelle. Elle n'existe que par quelques jardins et massifs floraux bien taillés pour les classe dirigeantes (elle est donc un marqueur du pouvoir social). Ce qu'il y a autour de la ville n’apparaît pas, à l'exception de quelques plans sur le ciel azuréen lors des scènes tournées au club des fils ;
  • l’extrême ségrégation socio-spatiale est verticale : dans la ville-haute, l'élite et dans la ville-basse (en fait souterraine), le peuple des travailleurs.
  • la gouvernance est de type totalitaire (il s'incarne dans la Tour de Babel, lieu de résidence de Fredersen). Cette gouvernance suscite la révolte mais le discours du réalisateur sur les rapports sociaux est très éloigné du Marxisme (la lutte des classes) et proche du corporatisme (la collaboration des classes, le médiateur). Il faut certainement y voir l'influence de sa femme Théa Von Harbour, co-scénariste et proche des nazis à l'époque.

Métropolis devient donc un modèle quasi idéologique de la ville du futur (rappelons que la ville de Superman c'est... Métropolis) que Ridley Scott reprendra en partie dans Blade Runner en 1982.

 

2) Blade Runner, Ridley Scott, 1982

  • la mégapole attaquée est moins américaine qu'une métaphore du monde et de la civilisation. La guerre des mondes de Byron Hoskin (1953) met en scène Los Angeles subissant et résistant à l'invasion ; dans L'Age de cristal (Michael Anderson, 1976) Washington, abandonné et envahie par la végétation est comme une évocation nostalgique d'une splendeur passée. C'est New-York qui concentre les attentions : elle est le symbole à la fois de la puissance et du dynamisme américain et de ses tares ; elle est régulièrement attaquée par des monstres (Godzilla, Roland Emmerich, 1998), par des extraterrestres (La guerre des mondes), par des super-vilains (dans la série des Superman ou des Batman puisque Métropolis ou Gotham... c'est New-York)

 

2) Au delà de la ville-décor

 

Pour que le récit de SF fonctionne il faut créer une distance entre l'imaginaire urbain du film et les représentations du spectateur. Cette mise à distance fonctionne selon 2 principes  :

  • dans la ville-décor on cherche à représenter un modèle de ville du futur. On utilise la toponymie (Métropolis Alphaville Everyone Gotham...) ou des décors (et des cadrages) neutres. Mais rien n'empêche le réalisateur d'émailler son film d'indices : dans Alphaville (1965), Jean-Luc Godard intègre des plans de la Maison de la Radio, des barres de HLM ou même le métro aérien ; dans 1984 (Michael Radford, 1984) on distingue la centrale de Battersea, lieu emblématique de Londres ; dans Le jour où la Terre s'arréta (Robert Wise, 1951) Washington sert de lieu symbolique pour le discours final de Klatu ;
  • Dans la ville-personnage (la ville est un élément de l'histoire) la ville montrée est une projection futuriste d'un existant. La encore la toponymie et l'utilisation métonymique des quelques lieux emblématiques le permet. Dans les films de fin du monde hollywoodiens la Maison Blanche ou la statue de la liberté sont convoqués avec une fonction métonymique (au même titre que la Tour Eiffel dans Peut-être de Cédric Klapish en 1999). Les exemples abondent : Los Angeles et San Diego fusionnent dans la mégalopole de San Angeles dans le film Demolition Man (Marco Brambilla, 1993) ou devient un élément de l'action dans Invasion Los Angeles de John Carpenter en 1988 ; etc.

New-York est la ville la plus présente dans les films de SF, directement (New-York 1997 de John Carpenter, 1981) ; Je suis une légende, de Francis Lawrence, 2007 ; etc.) ou indirectement (Gotham Métropolis...). Dans Soleil vert (Richard Fleischer , 1974) l'action prend place en 2022 dans la ville de New York devenue une mégapole de 44 millions d’habitants. Il règne en permanence une température élevée, l’eau est rare, la faune et la flore ont quasiment disparu, la nourriture naturelle est un luxe que ne peuvent s'offrir les plus modestes réduits à manger des produits de synthèse, fournis par la multinationale Soylent.

 

3) La ville est dystopique

 

La ville du futur est l'écho des maux contemporains, une hypertrophie de quelques tares des villes actuelles. Pierre-Jacques Olagnier(5) propose une classification en 8 thèmes (ou topoï) des représentation de la ville dans le cinéma de SF. Les 2 premiers renvoient à la disparition (de la ville et de la civilisation). Dans le 1er la ville est détruite comme dans La Planète des singes (Franklin Schaffner, 1968) avec la statue de la Liberté brisée sur la plage à la fin du film ou alors la ville n'est que vestiges (sous-marins comme dans Waterworld de Kevin Costner en 1995 ou dans AI, Intelligence artificielle de Steven Spielberg en 2001). Dans le 2nd la ville est abandonnée (Je suis une légende). Les topoï suivants montrent les évolutions du fait urbain dans le futur : la ville polluée ; la ville surpeuplée ; la ville moderne et innovante ; la ville étalée ; la ville cosmopolite ; la ville ségréguée.

Nous pouvons mettre en avant quelques caractéristiques de ces villes :

  • des villes surpeuplées et verticales. Comme dans Le cinquième élément (Luc Besson, 1997) la densité se manifeste par les foules grouillantes vivant dans une habitat le plus souvent vertical(6). C'est aussi la densité des activités qui en fait souvent une ville saturée, polluée. Dans la saga Star Wars, Coruscant (1ère apparition dans L'attaque des clones, Georges Lucas, 2002) est une planète-cité de plus de 1000 milliards d’habitants. Ses océans ont été asséchés pour laisser place à des gratte-ciels de plusieurs kilomètres de hauteur. Coruscant est la ville de tous les excès, méritant bien son nom (en latin coruscare signifie étinceler) ;

 

  • des villes modernes , organisées scientifiquement. Cela se voit surtout dans les transports intra-urbains dominés par les engins volants. Dans Star Trek Into darkness (J.J. Abrams, 2009), en 2259, la ville de Londres accueille Starfleet, l'institution chargée de la défense de la Fédération des planètes unies. La représentation de la capitale est futuriste (verticalité, vastes espaces, engins volants...) mais de nombreux éléments permettent d'identifier la ville, comme la cathédrale Saint-Paul ;

 

A gauche, Coruscant ; à droite Le cinquième élément

Londres 2259 (Star Trek into darkness)

  • dans la trilogie Hunger Games (2012 à 2015) la représentation du Capitole, où siège Snow, est très rétrofuturiste :

 

 

  • Des urbains ségrégués. La société urbaine du futur connaît une ségrégation socio-spatiale très cinégénique : la ségrégation est souvent verticale jusqu'à être poussée à l’extrême comme dans Elysium de Neil Blomkamp en 2013, où les plus riches vivent dans une station orbitale, en laissant la Terre surpeuplée et ravagée aux masses populaires. Ces villes-ghettos sont aussi le cadre de 2 autres films de Neil Blomkamp : District 9 (2009) et Chappie (2015). Dans Demolition Man, la ville de Los Angeles de 2032 est paisible et aseptisée... mais la menace vient des bas-fonds malgré tout. Enfin, dans THX 1138 (Georges Lucas, 1971) la ségrégation est horizontale : les exclus se regroupent dans une périphérie appelée la coquille ;

Comment a été pensé et concçu le Capitole (Hunger Games)

Elysium, le paradis en orbite... l'enfer sur terre

 

  • Des villes coupées de leur environnement. La ville est représentée soit sans environnement (rien dans le propos du film ne donne des indices sur celui-ci) soit comme une île de salut, seul espace viable, coupée d'un extérieur devenu menace : dans L'Age de cristal, les survivants sont concentrés dans une ville sous cloche pour la protéger des périls d’un monde extérieur irradié ; dans Judge Dredd (Danny Cannon, 1995), la Méga Cité One se protège par des murailles d'un extérieur radioactif, désolé et peuplé de dangereux mutants. Autre exemple, dans Ready player One (Steven Spielberg, 2018) la ville de Colombus, en 2040, semble infinie et la préoccupation d'une bonne partie des habitants est de fuir la ville... pour un environnement de réalité virtuel, l'OASIS ;
  • Des villes sous gouvernance non démocratique. Le contrôle social est une constante. C'est l'un des marqueurs les plus forts de la dystopie urbaine. Rappelons-nous que dans Métropolis comme dans Blade Runner une tour symbolise le pouvoir (de Fredersen et de la Tyrell Corporation). D'autres exemples : dans 2 films de John Carpenter la ville est même devenue une prison : New York 1997 (1981) et Los Angeles 2013 (1996) ; dans Robocop (Paul Verhoeven, 1987) Détroit est entre les mains d'une corporation privée, l'Omni Cartel des Produits (OCP) qui rêve d'éradiquer le crime concçu comme un cancer, même si pour cela la cité de Détroit doit disparaître ; la ville de Libria (Equilibrium, Kurt Wimmer, 2002) est un bunker soumis à l'emprise absolue du Père ; dans THX 1138 les humains, drogués et brimés par un pouvoir totalitaire (une sorte de Big Brother) vivent sous la surface, suite à une catastrophe nucléaire, dans une ville futuriste aseptisée, monochrome et sur-éclairée (très proche de l'univers psychiatrique) ; enfin last but not least, dans Brazil (Terry Gilliam, 1985) la forteresse du Ministère de l'Information (MOI) domine la ville et ses habitants soumis à la dictature (un peu grotesque) de l'administration.
  • Des villes violente. Dans la plupart des villes du futur règne la violence règne et l'obsession sécuritaire : Stefen Hopkins situe l'action de Prédator 2 (1990) au cœur de la Mégapole de Los Angeles gangrenée par la violence des gangs ; le Judge Dredd, quant à lui, fait régner un ordre impitoyable, dans une Mega City One non moins impitoyable ; Alita, Battle Angel (Robert Rodriguez, 2019, adaptation d'un Manga de Yukito Kishiro ) évolue dans Iron City, un ville gangrénée par le crime et parcourue par des bounty Hunters.

 

Pour finir, peut-on faire plus dystopique que la ville servant de cadre à la trilogie Matrix (Lana et Lily Wachowski, 1999 à 2003) puisque celle-ci est totalement virtuelle, une construction numérique destinée à asservir l'humanité ?

 

 

Matrix, la ville virtualisée

Conclusion

 

Dans cette espèce de déferlement urbaphobique rares sont les films relevant de l'utopie.

  • dans A la poursuite de demain (Brad Bird, 2015) la ville de Tomorrowland est une extraordinaire cité verticale, aérée, verte, où il fait bon vivre... mais c'est dans un univers parallèle !
  • dans le Paris ensablé des années 2070 du film Peut-être la société qui subsiste paraît bien vivre dans une urbanité nouvelle et ré-inventée ;
  • dans Her (Spike Jonze, 2014) Los Angeles « dans un futur proche » semble apaisée et accueillante... oui mais le film ne montre qu'une ville de bobos blancs... où sont les pauvres ? Y en-a-t-il d'ailleurs ?

 

Los Angeles dans le film Her : où sont les pauvres ?

 

 

 

II- La ville des films de SF au prisme de la géographique


 

Il est intéressant de confronter les représentations de la ville de SF aux concepts et notions que la géographie urbaine proposent. En effet le caractère cinégénique de la dystopie tend à privilégier quelques thématiques des villes actuelles en les poussant (les caricaturant ?) à l’extrême : l’étalement urbain, l’insouciance environnementale, la fragmentation des espaces sociaux, l’insécurité... Confrontons les discours scientifiques (géographiques en particulier) aux représentations des villes du futur que nous avons évoqué en 1ère partie...

 

 

A) La ville : espace bâti


1) Etalement et densification

 

L'étalement

En se référant aux définitions couramment admises, « l'étalement urbain est l'augmentation de la superficie d'une ville, et la diminution de sa densité de population »(7). Porté par l'essor des systèmes de transport individuels (automobile) et collectifs il correspond à une colonisation de la campagne par la ville, soit par une expansion en tâche d'huile, soit par un grignotage (mitage). Ce phénomène est continu et, dans les pays occidentaux au moins, il fait l'objet de mesures destinées à la limiter et/ou le contrôler. De ce phénomène les films de SF semblent avoir retenu 2 concepts opposés :

  • soit l'idée d'une expansion continue pour arriver même à ce que l'urbaniste Constantinos Doxiadis avait énoncé en 1967, l'oecumenopole : Coruscant, Hosnian Prime (ville-planète détruite dans l'épisode VII par la nouvelle étoile de la mort) ;
  • soit la fin brutale de l'expansion urbaine au travers des villes-refuges (rappel : Equilibrium, L'âge de cristal, Judge Dredd, etc.)

Dans les 2 cas la SF porte un regard dubitatif sur cette expansion urbaine en offrant des visions repoussantes de cette urbanisation et en occultant totalement les phénomènes de périurbanisation (quel film montrerait un océan de pavillons individuels ?).

Coruscant (l'oecuménopole) ; la terre vue de nuit (L'oecumène)

La densification

L'étalement s'est accompagné d'une densification de l'habitat au XX° siècle : immeubles, grands ensembles, tours... Aujourd'hui la densification douce(8) apparaît comme l'une des pistes pour bâtir la ville-durable. Encore une fois le cinéma de SF n'a retenu que quelques éléments forts, et parmi eux la verticalité, ce qui n'est pas faux, au regard de certaines évolutions récentes. En effet, en 2021 devrait être inaugurée, la Kingdom Tower à Djeddah (Arabie Saoudite), première construction de plus d’un kilomètre de haut. Une course à la hauteur est engagée pour laquelle les pays émergents (Asie ; pétromonarchies...) réalisent d'immenses investissements. Si cette course à la hauteur, lors des temps les plus anciens, relevaient du pouvoir politique et religieux, actuellement elle est une preuve de dynamisme et une démonstration symbolique de puissance économique et géopolitique relevant du soft power. Et le cinéma de SF croise ces 2 approches puisqu'à l'image de de que nous avons vu plus haut la verticalité est à la fois un signe de la puissance géopolitique, de Coruscant au New-York du Cinquième élément mais aussi des allusions au passé avec le mythe de la biblique Tour de Babel (Métropolis) à la forteresse seigneuriale (la tour de la Tyrell Corporation).

La course à la hauteur

 

2) Modernité

 

Traditionnellement la ville incarne la modernité qui manque cruellement à la campagne. Dans la ville Vernienne cette modernité s'incarnait dans la fée électricité, les transports aériens, la communication ou l'ébauche de la domotique. Actuellement la modernité c'est la Smart City durable. Petit tour d'horizon...

 

Flux et transports

Dans les films de SF, l’image de l’autoroute bondée est remplacée par des flux aériens superposés (dès Métropolis en 1927) mais tout aussi encombrés (Galactic City de Star Wars ou New-York du Cinquième élément). La voiture autonome (type Google Car) existe mais, la plupart du temps, un robot bien humanoïde la pilote (Total recall de Paul Verhoven, 1990).

 

Smart City

L'urbanisme technologique promet des cités hyper-connectées (Big Data) et durables. L'autosuffisance énergétique et alimentaire est visée (fermes hydroponiques, solaire, fab labs, etc.). Voilà des sujets que la production cinématographique de SF a traité... mais avec quelques biais liés aux contraintes habituelles : montrer surtout ce qui est cinégénique et potentiellement attractif à savoir :

  • l'irruption du Big Data dans la vie du citadin comme les scanners rétiniens de Minority Report (Steven Spielberg, 2002) permettant d'individualiser les publicités ;
  • les dérives liberticides ou les accidents/incidents qui dérèglent le système

 

 

Johnny Cab (Total Recall) et scans rétiniens (Minority Report)

Architecture

On l'a vu avec Métropolis et Blade Runner, en terme d'architecture, l'imagination des designers des films de SF se nourrit du contemporain (les buildings New-Yorkais de 1924 pour Fritz Lang par exemple) mais aussi du passé (voir plus haut comment Panem a été pensé dans Hunger Games). Globalement la vision du cinéaste s'accorde à la vision du spectateur car ils partagent les mêmes références : tout cela pour dire que les films de SF apportent rarement un choc esthétique dans la représentation de la ville. Il me semble que les projections de Paris 2020 de Vincent Callebaut ou le Sea Tree hollandais contiennent plus de dépaysement (?)

 

Paris 2020, Vincent Callebaut et la tour Sea Tree

 

B) La ville espace peuplé

 


On la dit et redit : la ville du futur est dystopique. En ce qui concerne les société les films de SF mettent en avant 3 caractéristiques : cosmopolitisme, déshumanisation, apartheid.

 

1) Une société cosmopolite

 

En s'éloignant bien sûr du sens négatif donné à ce terme par les penseurs du totalitarisme, on peut le définir simplement comme une communauté humaine diversifiée (à la fois multiculturelle, multiethnique, etc.). Blade Runner avait ouvert la voie et c'est le genre Space Opera qui s'en fait un écho très particulier avec la multitude des peuples de l'univers Star Wars ou Star Trek. Par contre les migrations, moteur principal de la diversité ne sont pas ou du moins très rarement abordées. Dans Elysium Neil Blomkamp l'aborde indirectement : le salut pour Max (Matt Damon) et le reste des habitants de cette Terre dévastée est Elysium, la station orbitale réservée aux riches. Métaphore des migrations actuelles cette situation sera résolue, dans le film, par un accueil général (mais forcé) des migrants, une sorte d'ouverture massive des frontières.

 

2) Une fourmilière sociétale, souvent déshumanisée

 

La foule est une caractéristique des villes dystopiques (quand elles n'ont pas été vidées de leurs habitants !) afin de les rendre plus oppressantes. Les réalisateurs s'y prennent de 2 manières principales : par des scènes de rue assez proches de l'image que nous nous faisons des foules asiatiques (Blade Runner par exemple) ou par l'amoncellement d'habitats verticaux. Pour ces derniers il est prouvé que la verticalité (tours, barres...) n'implique par forcément de fortes densités (les centres anciens sont plus denses) mais la perception qu'on en a est négative, ce qu'a su saisir le cinéma de SF.

Star Wars, un nouvel espoir et Equilibrium

Dans les films les plus noirs (Métropolis, THX 1138, Matrix, Equilibrium, etc.) les foules sont déshumanisées (visages inexpressifs, vêtements ternes, etc.). Là aussi le cinéma de SF se fait l'écho d'une perception solidement attachée à l'image de la grande ville, sans âme ni chaleur humaine, d'autant que les récits sont souvent centrés sur un héro qui, à l'image d'un Corben Dallas (Le cinquième élément), se construit par opposition à la masse.

 

Il y a donc, me semble-t-il, beaucoup de chemin à parcourir pour faire admettre que la ville durable peut être belle et dense !


 

3) Un apartheid territorial

 

La ségrégation socio-spatiale est certainement le thème le plus admis dans les dystopies urbaines du futur, nous l'avons abordé plus haut. Que nous dit la géographie de ce concept ? Selon Géoconfluences « La ségrégation est la séparation subie de groupes sociaux dans l'espace […] Elle désigne à la fois la séparation physique des lieux de résidence des groupes sociaux dans l’espace urbain [...] ; le processus de mise à l’écart de groupes sociaux [...] sur des bases ethniques, culturelles, socio-économiques […] les représentations qu’ont les groupes sociaux vis-à-vis de l’espace urbain et des autres catégories sociales permettent de légitimer la séparation spatiale. »

Le cinéma de SF a démontré beaucoup d'imagination pour spatialiser cette ségrégation par la verticalité : la terre surpeuplée et dévastée survolé par la station orbitale des riches dans Elysium ou Alita, Battle Angel ; le sol voire les sous-sols pauvres et les étages élevés riches comme dans le Paris de 2054 de Renaissance (film d'animation de Christian Volckman , 2006). Or il faut rappeler que cette ségrégation verticale relève beaucoup des mythes religieux (la Cité de Dieu, les pyramides Antiques...) et des sociétés anciennes (le donjon seigneurial par exemple) alors, qu'historiquement, il a fallu attendre les ascenseurs pour que les étages les plus élevés soient ceux de l'élite et non plus des classes populaires.

 

Parfois la SF met en scène des modèles géographiques « centre / périphérie » à leur manière. Dans Hunger Games la hiérarchisation sociale est organisée spatialement en 12 districts strictement hiérarchisés (Katniss vient du plus pauvre, le district 12). Dans Time out (Andrew Niccol, 2011) le monde capitaliste se divise entre un centre qui concentre les riches immortels et un ghetto séparé du centre par des murs, barbelés, et un no man's land. Dans Snowpiercer (Bong Joon-Ho, 2006, d'après la BD de Lob et Rochette) la ségrégation est représenté par un train en mouvement perpétuel (dans une Terre glacée) dans lequel chaque wagon est un territoire socioculturel, les plus pauvres en queue de train.

 

Enfin le cinéma de SF projette la ségrégation ethnique en la démultipliant et, parfois, en la retournant : dans District 9 tous les codes de l’Apartheid sont convoqués... mais les relégués sont les extraterrestres !

 

C- La ville espace gouverné

 

1) La gouvernance urbaine

 

Encore et toujours la dystopie ! Quand le film de SF évoque la gouvernance urbaine il emprunte 3 voies :

  • les autorités 'classiques' (maire, élus, forces de police, juges...) sont dépassées. Elle doivent faire appel à un/des héros pour les sauver : des super-héros comme Superman pour Métropolis ou Batman pour Gotham ; des entités suprahumaines comme Robocop ou le juge Dredd ; des justiciers comme Corben Dallas (Le cinquième élément), Max (Elysium) ou l'ecclésiaste John Preston (Equilibrium)... Ces autorité peuvent être caricaturées jusqu'au grotesque comme la bureaucratie dans Brazil ;
  • un dictateur totalitaire règne sur la cité, que ce soit Nova (Alita Battle Angel), Snow (Hunger games) ou le Père (Elysium) ;
  • la loi du privé règne sur une ville à qui les autorités (absentes à l'écran) ont remis les clefs : la Tyrel Corporation de Blade Runner ou l'OCP de Robocop

Cette question de la gouvernance n'est donc pas traitée dans ces films autrement que par la caricature et l'amplification de certains phénomènes observés dans les villes actuelles, en particulier la privatisation des services publics.

 

2) Lutte et révolte

 

C'est un dernier thème que maltraite le cinéma de SF. En effet, et cela se comprend pour des raisons cinégéniques et économiques, les tensions et conflits au sein des villes du futur ne sont que violents et manichéens, souvent le fait d'un personnage (le héros - héroine de l'histoire). La notion de gouvernance urbaine est l'une des plus complexe qui soit et le cinéma de SF n'est pas capable de rendre compte des acteurs, des enjeux et des réalisations.

Par contre ces films semblent, au moins implicitement, critiquer la gestion et la gouvernance actuelle des villes en montrant un résultat possible de leur actions.


 

Conclusion générale

 

La ville du futur au cinéma est donc la résultante des enjeux et des évolutions contemporaines noircie à l’extrême, à la fois pour des raisons de spectacle et de rentabilité mais aussi pour une fonction d'avertissement, plus ou moins explicite. Les thèmes privilégiés sont la dégradation de l’environnement, l'apartheid territorial et les faillites de la gouvernance.

On peut alors se poser quelques questions.

  • S’agit-il de films-avertissement, destinés à éviter à notre espace urbain d’aboutir à ces résultats radicalement désastreux ?
  • Cette radicalité sombre n'a-t-elle pas un rôle pernicieux car trop anxiogène ?
  • Pourrait-il y avoir des films (ou peut-être mieux, des séries) qui exploreraient de manière plus pointue et plus large le spectre des évolutions possibles de nos villes dans le futur, et particulièrement celui de la ville-durable ?


 

 

FILMOGRAPHIE - BIBLIOGRAPHIE - WEBOGRAPHIE

 

FILMOGRAPHIE

 

Voir les filmographies suivantes :

  • 15 villes du futur imaginées par le cinéma de SF : VOIR.

  • 20 films sur la ville du futur au cinéma : VOIR.

 

 

BIBLIOGRAPHIE (ouvrages - articles)

 

ANDRE-LAMAT, Véronique, DUFEAL, Marina, SACAREAU, Isabelle, BANZO, Maïté, MELLAC, Marie, COLLIGNON, Béatrice. Hors les murs, sur les toiles : quand la Géographie fait son cinéma. In Annales de géographie 2016/3-4 (N° 709-710).

 

CHEVASSUS, Ludovic. Questionner la Science Fiction dans nos enseignements : lubie d’étranges illuminés ? Partie 2 : la ville au prisme de la SF. In Clio-Geek. VOIR.


COSTA de BEAURAGARD, Raphaëlle. La ville à l’écran : esthétique du spectaculaire et du tentaculaire dans Metropolis de Fritz Lang et Brazil de Terry Gilliam. VOIR.
 

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A propos de METROPOLIS

 

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Sur DVDCLASSIK. VOIR.

 

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A propos de BLADE RUNNER


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LABROUILLERE, Isabelle. A la recherche du sens perdu: l’exemple de Blade Runner. In CinémAction, n°115, Numéro thématique «Utopie et cinéma», 2005.


MORENO, Carlos. Blade Runner 2049, dystopie urbaine ou futur évitable ? La Tribune.

 

Sur le Blog A la rencontre du 7° art. VOIR.

 

Sur DVDCLASSIK : VOIR.


 

En vrac sur le WEB


BEARZATTO, Aldo et BOUGON, Hervé. Ville & cinéma de SF : de la dystopie à la réalité. Article publié dans le Silex ID Magazine #04. VOIR.

 

CORNU, Louis. La ville du futur au cinéma. VOIR.

 

CORNU, Louis et VIELLEDENT, Quentin. Ville du futur, vers une dystopie certaine ? VOIR.


DEMEURE, Yohan. 15 villes du futur imaginées par le cinéma ! In Science Post, avril 2017. VOIR.

 

DEMAIN LA VILLE (Blog). L'homme est-il fait pour vivre dans une tour ? Mai 2019. VOIR.

 

DESBOIS Henri. Le cyberespace et les imaginaires urbains de science-fiction. Géographie et
cultures, n° 61, 2006. VOIR.
 

GEOCONFLUENCES. Ressources de géographie pour les enseignants. VOIR.

 

GOURAUD-MAURY, David. Les espaces urbains à travers le cinéma de science-fiction. VOIR.

 

HAH. A quoi ressemblent les futurs inhabitables ? Un voyage au cœur des villes dystopiques. VOIR.

 

HAH. Vivre dans une maison de verre : comment la Science-Fiction imagine la mort de la vie privée. VOIR.


LACHASSE, Jérome. Paris au cinéma - Quand la science-fiction réinvente la Ville Lumière. VOIR.

 

L'OUVREUR. La ville et le cinéma de science-fiction. VOIR.


Sur le blog Mais où va le Web ? Un article sur La ville astucieuse d'Alphaville, chronique d'une dystopie logique. VOIR.

 

OEILLET, Audrey. Les villes du futur vues par la fiction. VOIR.


Sur le site STONUP. La ville dans ready player one. VOIR.

 

USBEK&RICA, le magazine qui explore le futur. La ville dans les films de SF. Partie 1 - Partie 2.


RUMPALA, Yannick. La « Fab City » devrait-elle être le futur de la ville « intelligente » ? Le Monde des idées, janvier 2017. VOIR.


 

VOIR, ECOUTER

 

BFM Tv. A quoi ressembleront la ville du futur ? Octobre 2019. VOIR.


LELEU, Clément. Songdo, laboratoire du futur. Reportage à VOIR.

 

GANASCIA, Jean-Gabriel. Science-fiction et Mondes transparents. VOIR.

 

CATAIGNEDE, Férédric ; RIBOT, Jean-Christophe ; LABORDE, Benoit. Les villes du futur. Arte France, 2014. Une série documentaire. VOIR le dossier de presse.

 

ADERGHAL, Marc. Les villes du futur. In collection Réver le futur, Planete+. Documentaire de 52 minutes. VOIR.