Les ETATS-UNIS au miroir de la science-fiction

 

Pourquoi j'encense les rebelles de l'Alliance alors que je bosse pour l'Empire ? Parce qu'en tant qu'américain on bosse pour l'Empire. C'est aussi simple que cela. On ne porte peut-être pas un uniforme de Stormtroopers mais on n'en travaille pas moins pour l'Empire.

(James Cameron, Histoire de la SF, page 31)

 

Introduction

Rappelons que le cinéma (de SF ou non) est un miroir de la société dont il s'imprègne des attentes, des craintes ou des espoirs... qu'il contribue également à façonner voire à amplifier. Les États-Unis dominent, depuis les années 30 le cinéma mondial et particulièrement le cinéma de SF : ainsi 100 % des films de SF les plus rentables de l'histoire sont américains. La SF au cinéma est donc une élément important du Soft Power US et un reflet passionnant des évolutions de ce pays.

Nous verrons dans un premier temps comment le cinéma américain de SF traite les mythes fondateurs du pays ; puis, dans un seconde temps, nous étudierons l'histoire des États-Unis au prisme de son cinéma de science-fiction.


 

I- Les mythes fondateurs à l'épreuve du cinéma de SF


 

1) Quid des mythes fondateurs des Etats-Unis ?

 

On peut énoncer 6 grands mythes qui ont fondé les Etats-Unis depuis la guerre d'indépendance (1776-1783) jusqu'à nos jours :

  • L'individu et la communauté : les États-Unis ont été peuplés par des vagues d'immigration (volontaires dans le cas de l'Europe, contraintes dans le cas de l'esclavage). Les migrants, vivant sans la protection d'un état encore embryonnaire, ont développé l'esprit d'initiative (le fameux self-made man) et ont du s'appuyer sur leur communauté d'origine. D'où l'importance des notions de race, d'ethnie et de communauté dans la culture US.
  • La liberté. Qu'elle soit individuelle, politique ou économique la notion de liberté imprègne les américains. Ses traductions les plus évidentes sont le libéralisme économique (un esprit d'entreprise teinté d'un fort pragmatisme) et la liberté individuelle garantie par le 1er amendement.
  • La religion. Les États-Unis sont une nation imprégnée de religiosité (In God we trust), fondamentalement protestante mais qui admet la pluralité des cultes. Cette religiosité imprègne la société (prédicateurs, sermons, etc.) et la conception qu'ont les États-Unis de leur rôle dans le monde : au nom de la Destinée Manifeste ("Je crois que Dieu a présidé à la naissance de cette nation et que nous sommes choisis pour montrer la voie aux nations du monde", président Woodrow Wilson, 1912-1920) les États-Unis se doivent de répandre la démocratie et la liberté dans le monde... et en Amérique puisque cette notion a justifié la conquête de l'Ouest et l'assimilation des peuples autochtones.
  • Le rêve américain. Il a animé les millions de migrants (la terre promise de la réussite individuelle) et a créé un modèle de vie (American Way of Life) fondé sur la famille , le travail, l'Université et incarné dans la maison individuelle pavillonnaire.
  • The Frontier. Cette notion, d'abord géographique (repousser les frontières du pays) est devenue géopolitique (le monde libre de la guerre froide) et géo-culturelle (la nouvelle frontière de Kennedy sous-entendait de repousser les barrières de l'inégalité et de la pauvreté). La notion d'innovation (scientifique, technologique) appartient aussi au paradigme de la frontière.
  • Contestation. On n'y pense pas forcément mais la notion de révolte et de contestation de l'ordre dominant fait aussi partie de la culture américaine. Cela peut aller du rejet de l'état fédéral, à la contre-culture des années 60 et aux mouvements collectifs comme celui des Droits Civiques.

Le cinéma, en général, s'est emparé de ces mythes, consciemment ou non, pour s'y référer, les encenser ou les mettre en pièce. Si le western en est le genre le plus représentatif, la SF n'est pas en reste...


 

2) Etude de cas : The Postman : au cœur du mythe(1)

(1)  Danièle André, Histoire américaine et cinéma de science-fiction : du nazisme à la pastorale, paru dans Cycnos, Volume 22 n°1, mis en ligne le 13 octobre 2006, URL : http://revel.unice.fr/cycnos/index.html?id=505

 

(2)  Extrait : " En conséquence, nous, les représentants des États-Unis d’Amérique, assemblés en Congrès général, prenant à témoin le Juge suprême de l’univers de la droiture de nos intentions, publions et déclarons solennellement au nom et par l’autorité du bon peuple de ces Colonies, que ces Colonies unies sont et ont le droit d’être des États libres et indépendants".

 

(3) Thomas Snégaroff. Je suis ton père : La saga Star Wars, l’Amérique et ses démons. Editions Naive, 2015

 

(4) MAGUIRE, Lori. Guerre froide et course aux armements : la science-fiction s'insurge. Conférence du 3 octobre 2014.

 

Les super héros, c'est plus rigolo en légo...

 

Ce film de Kevin Costner de 1997 traite directement des mythes fondateurs des États-Unis. Il relate la lutte d'un homme, le Postman (incarné par Kevin Costner) contre une dictature néo-totalitaire dans une Amérique post-apocalyptique (située en 2013), revenue à un âge pré-industriel. Le film prône un retour aux valeurs fondatrices et fait du tyran incarné par le général Bethlehem (incarné par Will Patton) un dictateur néo-nazi. Le film utilise le genre western pour valoriser les valeurs fondatrices des États-Unis : l'initiative individuelle, le droit à l'insurrection, la liberté, la communauté... le tout imprégné de religiosité. Mais il stigmatise également les errements de la société américaine qui auraient ainsi fabriqué les conditions de son effondrement : consumérisme, apathie télévisuelle, renoncement à tirer les leçons de l'histoire, etc. Le Postman triomphe du général Bethlehem moins par l'usage de la violence que par la réactivation des grands mythes américains comme une sorte de re-naissance.


 

3) Construction et déconstruction des mythes par le cinéma US de science-fiction


 

A) Roland Emmerich, propagandiste du modèle américain ?

 

Ce réalisateur allemand a donné au cinéma américain plusieurs blockbusters de SF très souvent analysés comme des monuments de propagande pour les États-Unis, sa puissance, ses mythes et ses valeurs : Stargate la porte des étoiles en 1994 ; Independance Day en 1996 ; Godzilla en 1998 ; Le jour d'après en 2004 ; 2012 en 2009... Moonfall est annoncée pour 2021. Plusieurs éléments confirment l'analyse :

  • les États-Unis sont les sauveurs d'un monde attaqué dans Independance Day avec son président-combattant dépositaire des valeurs des pères-fondateurs ;
  • les États-Unis sont les sauveurs de la planète menacée par les éléments dans 2012 ou dans Le jour d'après ;
  • Stargate, la porte des étoiles fonctionne sur le schéma de la Destinée Manifeste : les soldats américains interviennent pour aider un peuple faible et opprimé (représenté allégoriquement par des enfants orphelins). Le film légitime l’interventionnisme des États-Unis et met en scène une Amérique apportant la lumière (au sens Prométhéen du terme d'ailleurs), la culture, et la liberté contre l’obscurantisme et l’oppression.

Mais à bien y regarder Roland Emmerich émaille ses films de signaux faibles indiquant qu'il porte un regard également critique sur le modèle américain. Quelques exemples :

  • Dans Le Jour d'après, le salut viendra du Mexique qui ouvre sa frontière aux survivants ;
  • Indépendance Day n'aura pas eu le soutien matériel de l'US Army car Emmerich refusa de modifier quelques éléments du scénario comme le Pentagone le lui avait demandé. Par exemple le fait que les véritables héros du film soient des civils et non des militaires ou que le pilote (Will Smith) vive avec une strip-teaseuse.

Au final Roland Emmerich fait ce que Hollywood sait parfaitement faire : s'adapter pour séduire (et rentabiliser!). C'est un créateur cinématographique qui fait coexister le discours dominant de son époque avec sa vision personnelle. Ceci dit, Indépendance Day vaut largement tous les discours patriotiques et autres rodomontades des faucons républicains de la Maison Blanche... alors que Roland Emmerich est plutôt un progressiste du camp démocrate !


 

B) Jeu de massacre : Starship Troopers et Mars Attak

 

En 1997 Paul Verhoeven adapte le roman de Robert Heinlein, Starship Troopers. L'accueil critique et public est plutôt froid pour ne pas dire hostile, surtout aux États-Unis où beaucoup d'analyses dénoncent le caractère quasi fasciste du film. En fait Verhoeven, en s'attaquant, par la satire, l'ironie et la subversion à un roman fondamentalement militariste met à mal de nombreux mythes américains. Il reprend les codes des films de SF des années 50 et les retourne : les extra-terrestres insectoïdes sont combattus par des héros lisses et bodybuildés ; la société terrestre est sous un totalitarisme 'doux' ; à la violence crue des 'bugs' répond la violence malsaine des scientifiques humains (habillés comme des nazis) ; etc. En gros c'est un Hara-Kiri, le journal bête et méchant, cinématographique qui s'attaque allègrement aux dérives fascisantes des sociétés démocratiques, à la guerre et son folklore mais aussi aux États-Unis dont quelques mythes fondateurs sont mis à mal :

  • Le mythe de la frontière est déconstruit : l'attaque de la terre par les 'bugs' résulte de l'installation d'une colonie de religieux sur une de leur planète ;
  • Le mythe de la Destinée Manifeste est balayée : les Terriens sont clairement des impérialistes qui étendent leur domination par la guerre. C'est une critique de la politique américaine post-guerre froide et plus particulièrement de la Guerre du Golfe menée en 1991 (aux sables du désert irakien répondent les étendues désolées de Klendathu et de la planète P.) ;
  • La militarisation de la société est mise en évidence avec l'omniprésence des vétérans estropiés ou encore le fait que la citoyenneté ne s'obtient qu'avec le service militaire ;
  • La surmédiatisation de la société américaine est pointée du doigt : les médias sont partout dans le film, sur les écrans ('Do you want to know more ?') comme sur le terrain (Ah ! La mort, en direct, du reporter sur Klendathu !). Sur ce point Verhoeven s'inspire autant des pools de reporters agréés lors de la guerre du Golfe (dont le rôle, quasi servile, fut d'encenser l'US Army et diaboliser l'ennemi Irakien) que des films de propagande nazie comme ceux de Leni Riefensthal.

En 1996 Tim Burton, dans Mars Attack !, passe les vieux films de SF des années 50 à la moulinette tout en rendant hommage à Ed Wood (dont il avait fait le sujet de son film de 1994). Mais au-delà il massacre, par la farce parodique (et une esthétique formidable), les valeurs et les institutions américaines : l'armée battue par des pistolets en plastique fluo ; l'American way of life incarné par une First Lady obsédée par la décoration ou des prolos en caravanes accros à la télé ; le président idiot (tué en plein discours sur les valeurs américaines justement) ; les monuments emblématiques détruits ; etc. Le public américain ne s'y est pas trompé en désertant le film ! Enfin le film de Tim Burton (sorti en novembre) est, même si le réalisateur s'en défend, un anti Independance Day (sorti en octobre).

 

C) Du traitement des mythes dans les films de SF américain

 

A travers les films évoqués précédemment les mythes fondateurs des États-Unis étaient soit clairement magnifiés (The Postman, Independance Day...) soit clairement mis à mal (Mars Attack !, Starship Troopers). En fait, dans l'ensemble des films américain de SF lesdits mythes sont, de toute façon, bien présents. Il servent de substrat dans l'architecture du récit. Exemples :

  • Dans la 1ère saga Star Wars les rebelles de l'Alliance incarnent les aspects les plus positifs des grands mythes fondateurs : le droit légitime à l'insurrection (référence direct à la guerre et à la déclaration d'Indépendance(2)) ; la liberté ; la communauté multiraciale (en l’occurrence multi-espèces) ; l'individu (le « do it yourself »). L'Empire incarne, lui, les faces sombres de ces mythes l'impérialisme, la militarisation, le fascisme rampant.
  • Dans la saga Star Trek le mythe de la frontière est le fondement même de l'histoire, sous son versant positif : Star Fleet n'est pas une organisation à proprement parler militaire car elle est en charge de l'exploration et du recueil d'informations (« Espace, frontière de l'infini, vers laquelle voyage notre vaisseau spatial. Sa mission de cinq ans : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations, et au mépris du danger avancer vers l'inconnu »), d'autant que la Directive Première (ne pas interférer dans le développement des autres espèces de l'univers) limite sa faculté d'intervention... Donc une Amérique exploratrice ni impérialiste ni génocidaire. Et pourtant une bonne partie des films place Starfleet devant l'obligation (et donc le dilemme) d'intervention, ne serait-ce que face à l'Empire Klingon !
  • L'Américan Way of life est constamment mis en scène dans les films de SF des années 50 à 70. Il forme ainsi le cadre habituel des films « de monstres ». Par la suite ce modèle (famille, suburbs, etc.) reste la toile de fond de bon nombre de films (Retour vers le futur, de Robert Zemékis en 1985 ou E.T. L'Extraterrestre de Steven Spielberg en 1982 sont très caratéristiques sur ce point) tout en étant mis à mal comme, par exemple en 1975 quand Bryan Forbes adapte le roman d'Ira Levin, Les femmes de Stepford dans lequel les épouses modèles sont remplacées par des robots !
  • Dans Avatar (James Cameron, 2009) Pandora est l'Amérique à découvrir et conquérir. Le film utilise les codes du western pour examiner et déconstruire le mythe de la Frontière par une relecture critique (à la façon d'un Danse avec les loups (Kevin Costner, 1990). Cameron va plus loin en insérant ce mythe dans l'histoire de l'impérialisme américain : Vietnam (les hélicoptères d'assaut rappelant les Huey des années 60) ou Irak (avec l'idée de l'attaque préventive contre les Navi's ou encore l'armée privée de la compagnie qui exploite Pendora, analogie aux Blackwaters en Irak). Mais le film propose également une re-naissance des mythes originels et une vision rédemptrice néo-romantique (personnalisée aussi dans le sort de Jack Scully qui retrouvera ses jambes en devenant un Navi's).
  • Les films mettant en scène des super-héros s'articulent également autour des grands mythes américains : liberté et individu dans les premiers Superman (entre 1978 et 1987) ; liberté et patriotisme pour Captain America ; individu et communauté dans les X-Men... Nous verrons que les récits de super-héros épousent également les aléas de l'histoire américaine.


 

II- L'histoire américaine au prisme du cinéma américain de SF


 

1) Etude de cas : la saga Star Wars


 

Pour Thomas Snégaroff(3) l’œuvre de George Lucas raconte l’histoire politique des États-Unis.

 

La 2nde trilogie : le basculement des États-Unis vers le coté obscur

George Lucas est directement aux manettes de la 2nde trilogie (Episode I, La menace fantôme en 1999 – Episode II, L'attaque des clones en 2003 – Episode III, La revanche des Siths en 2005) qui raconte comment une nation démocratique et républicaine peut devenir une dictature impérialiste. Le basculement d'Anakin vers le coté obscur s'accompagne de la désintégration de la République et l'avènement de l'Empire. Anakin incarnerait donc l'Amérique des origines qui bascule dans le Mal alors que Dark Vador et Dark Sidious incarnent la tentation impérialiste, permanente aux Etats-Unis, depuis l'origine. Les mécanismes de l'effondrement procèdent des agissements de Palpatine qui utilise l'argument de la nécessaire sécurité pour préserver la liberté car, face à la fédération du Commerce, la République doit se défendre grâce à une armée de clones... qui sera l'outil de sa chute.

Le contexte est clair : la Guerre du Golfe (1991) avait fait des États-Unis les gendarmes du monde (interventions en Somalie en 1992 et en ex-Yougoslavie en 1995) mais en 2001, les attentats du 11 septembre ont transformé la situation et enclenché une vague sécuritaire, incarnée par le Patriot Act. La trilogie raconte donc la tension entre sécurité et sûreté d'un coté face à liberté et principes démocratiques de l'autre, avec comme moteur du changement le paradigme de la peur.


 

La 1ère trilogie : un baume pour une Amérique en crise

L'épisode IV, Un nouvel espoir sort en 1977 : la défaite au Vietnam (1973 retrait US et 1975 victoire des communistes) et la crise économique (1971 fin de la convertibilité du dollar et 1973 1er choc pétrolier) ont affaibli les États-Unis, en plein doute et en perte de repères. Le traumatisme du Vietnam marque la trilogie, surtout l'épisode VI mettant en scène les Ewoks, sorte de combattants Viêt Minh maîtrisant la guérilla face à une armée impériale hyper technologique... mais qui perd le combat ! Mais ce film sort au plein boom de films dystopiques et sombres et contribuera à redonner le sourire à l'Amérique (au même titre que E.T. l'extraterrestre la même année, Superman de Richard Donner l'année suivante ou encore Star Trek le film de Robert Wise en 1979).


 

La 3° trilogie : une question d'héritage

La 3° trilogie (épisode VII, Le réveil de la Force, 2015 - épisode VIII, Les derniers Jedi en 2017 – épisode IX, L'ascension de Skywalker en 2019) n'a pas encore donné lieu à des analyses géopolitiques mais on peut voir dans cette ultime trilogie une histoire de transmission et d'héritage. Cinématographiquement on a un fan, JJ Abrahms (et Ryan Johnson pour l'épisode VIII) qui s'empare d'un mythe et qui doit le régénérer et le conclure ; on a aussi des personnages nouveaux relayant les figures tutélaires. Politiquement cette trilogie peut être perçue comme l'Amérique réglant ses comptes avec le passé et ses vieux démons.


 

2) Le XX° siècle américain en films de SF


 

Les 1ers films de science-fiction américains remontent aux années 20 et la production est encore maigre et dominée par le cinéma fantastique. C'est au lendemain de la seconde guerre mondiale que le cinéma US de science-fiction prend son envol.


 

A) L'Amérique de la guerre froide (1945 - 1989)

 

1. Au cœur de la guerre froide (les années 50)

En 1952 sort Red Planet Mars de Harry Horner : dans ce film on découvre qu'une conspiration fascisto-communiste est déjouée par 2 scientifiques américains aidés par... une intervention directe de Dieu ! Ce complot déjoué conduira à l'anéantissement du régime soviétique qui cède la place à un nouveau Tsar. Ce film étonnant concentre à un degré inégalé la paranoïa anticommuniste et l'hystérie religieuse de l'époque.

Ce film de SF est l'un des 500 qui sortiront sur les écrans américains entre 1945 et 1962(4). Si la puissance économique du cinéma Hollywoodien est une explication essentielle il faut aussi voir que le film de SF est une parfaite réponse aux angoisses de l'époque : lutte contre le bloc communiste, péril nucléaire, hantise de l'invasion (qui culmine avec la paranoïa du Maccarthysme)... Attention, ces films ne font pas (à de rares exceptions près), œuvres de propagande... ils expriment l'âme de la nation américaine à ce moment). Ces peurs sont portées en premier lieu par les films de monstres (issus d'une mutation radioactive le plus souvent) qui renvoient également à la peur du nucléaire :

  • Les fourmis géantes de Des monstres attaquent la ville (Gordon Douglas, 1953) surgissent du désert du Nouveau-Mexique haut-lieu du projet Manhattan et siège du laboratoire de Los Alamos ;
  • Le monstre des temps perdus (Eugène Lourié, 1953) est le 1er dinosaure mythique (1 an avant Godzilla) ;
  • dans Tarentula (Jack Arnold, 1955), l'araignée géante ne représente pas les communistes mais le danger que la science et ses manipulations (même pour la bonne cause, en l’occurrence, dans le film, un nutriment miracle) font courir au monde ;
  • Dans Planète interdite (Fred McLeod Wilcox, 1956) les monstres proviennent de notre subconscient ;
  • Les hommes eux-mêmes peuvent devenir monstrueux, suite à des expériences incontrôlées comme dans L'homme qui rétrécit (Jack Arnold, 1957) ou L'attaque de la femme de 50 pieds (Nathan Jura, 1958)

Les peurs de l'époque s'expriment aussi au travers des films d'invasion :

  • La chose d'un autre monde (Christian Nyby - Howard Hawks, 1952) met en scène une menace invisible et insidieuse (John Carpenter en fera un remake en 1982) ;
  • La guerre des mondes (Byron Haskin, 1953) met en scène la vanité des efforts des humains pour résister à l'invasion ; ils seront sauvés par l'infiniment petit ;
  • Les survivants de l'infini (Joe Newman, 1954 : en quelque sorte le premier Space Opera) s'éloigne de la sempiternelle menace venue du ciel mais pose la question du lien entre la supériorité technologique et l'usage qu'on peut en faire ;
  • Les soucoupes volantes attaquent de Fred S. Sears (1956) concentre la mythologie des extra-terrestres hostiles au point de devenir culte (Tim Burton s'en inspirera pour Mars Attack !) ;
  • L'invasion des profanateurs de sépultures (Don Siegel, 1956) est un film intéressant à 2 points de vue. Le premier est la double lecture que l'on peut en faire : c'est d'abord un film sur la peur de l'invasion insidieuse (le communisme bien sûr) mais c'est aussi un film sur la paranoïa anticommuniste (le Mac Carthysme) qui régnait à cette époque dont Siegel analyse les mécanismes. Le 2nd point est la mécanique de la peur instillée dans le film : ce sont des gens ordinaires qui sont touchés et l'identification émotionnelle fonctionne à plein.

 

Dans tous ces films des constantes reviennent : un rôle capital pour la police et l'armée (au détriment parfois, mais pas toujours, du savant) ; une vision xénophobe (voire raciste) du rapport à l'autre ; l'homme est aux commandes et la femme reléguée en faire-valoir ; etc. Il existe peu de films à contre-courant :

  • Le jour où la Terre s'arrêta (Robert Wise, 1951) est un véritable appel au pacifisme et à la tolérance porté par l'extra-terrestre Klatu (dont le discours final résume la philosophie). Dans ce film la soucoupe volante apporte la paix et non la mort ;
  • dans une moindre mesure, Le météore de la nuit (Jack Arnold, 1953) porte le même discours puisque les extra-terrestres sont sur Terre par accident, sans intentions belliqueuses).

 

La peur du nucléaire donne lieu à des films de politique-fiction comme Docteur Folamour de Stanley Kubrick en 1964). En terme de SF « pure » on a Le monde, la chaire et le diable (Ranald MacDougall, 1959),   Le dernier rivage (Stanley Kramer, 1959) , Five (Arch Oboler, 1951) ou encore Panique année zéro (Ray Milland, 1962). Mais ces films éludent la catastrophe elle-même, dont ils ne font pas d'analyse politique, pour se concentrer sur la psychologie des survivants.

 

2. Les années 60 : doutes et remises en cause

Les années 60 sont celles des remises en cause et de la contestation (Woodstock, 1969). Le cinéma de SF s'en fait l'écho, au même titre que la série télévisée Star Trek (Gene Roddenberry, 1966) révélatrice de ces changements avec la place nouvelle pour l'époque faite aux minorités et aux femmes et par son analyse Onusienne de la gouvernance. 2 grands films posent ce renouveau :

  • 2001, Odyssée de l'espace (Stanley Kubrick, 1968) propose une réflexion fascinante sur l'humanité.
  • La planète des singes (Franklin Schaffner, 1967) propose également une réflexion sur l'humanité mais aussi sur le danger nucléaire.

 

 

3. Les peurs de années 70-80 : fin du monde, totalitarisme et écologie

 

A partir des années 70, servi par la puissance financière d'Hollywood et la qualité grandissante des effets spéciaux, les films de SF supplantent peu à peu les autres genres, dont le westerns. Naissent les blockbusters (Les dents de la mer de Steven Spielberg en 1975 serait le 1er).

La guerre du Vietnam (1965-1975), les combats raciaux, la crise économique (1971 fin de la convertibilité du dollar et 1973 1er choc pétrolier) témoignent d'une Amérique affaiblie (1979, la crise des otages américains de Téhéran), déboussolée, inquiète. Le cinéma de SF s'empare de ce désarroi et des problématiques qui le sous-tendent : surpopulation et tendances totalitaires dans Soleil Vert (Richard Fleischer, 1973), crise écologique dans Silent Running (de Douglas Trumbull, 1972) ; humanité et transhumanite dans Blade Runner (Ridley Scott, 1982) ; faux paradis dans L'age de cristal (Michael Anderson, 1976) ; etc. Mais la SF apporte, en temps de doutes, des films optimistes, nécessaires pour soutenir le moral des américains : ainsi dans Superman (Richard Donner, 1978) les codes du film catastrophe sont convoqués pour un récit sage et appliqué, contrepoint des inquiétudes du temps.

 

Le cinéma de SF se fera aussi l'écho du renouveau reaganien (Ronald Reagan président de 1980 à 1988) soit

par des films d'action survitaminés (Rambo et autre Rocky) y compris dans la SF comme Prédator (John MacTiernan, 1987) ou Terminator (James Cameron, 1985) soit en en dénonçant les travers comme Robocop (Paul Verhoeven, 1988).

 

 

B) Les années 90 : les États-Unis combattent l'apocalypse

 

Star Treck VI (1991, Nicholas Meyer) épouse son temps : en parallèle à l'effondrement de l'URSS, le film met en scène l'effondrement de l'empire Klingon menacé par une catastrophe stellaire. Le chancelier du Haut Conseil klingon, Gorkon (tiens, Gorbatchev ?), choisit de normaliser les relations avec la Fédération des planètes unies et de mettre fin à une guerre larvée de soixante-dix ans. Les négociations sont rudes, la méfiance domine et un complot menace...

Après la chute de l'URSS les États-Unis sont LA puissance hégémonique. Ils se lancent dans une série d'interventions dans le cadre du Nouvel Ordre Mondial dont le cinéma de SF se fait l'écho. Stargate, la porte des étoiles (Roland Emmerich, 1994) s'inscrit dans le contexte de la Guerre du Golfe (une planète-désert, un dirigeant tyrannique, une intervention militaire américaine) mais idéalisée : les américains y sont réellement des libérateurs. En retour Paul Verhoeven, en 1997, passera cette politique néo-impériale au vitriol de Starship Troopers.

Devenus l'hyperpuissance (Hubert Védrine, 1999) et, n'ayant plus d'ennemis bien identifiés, les États-Unis vont s'en inventer : Samuel Huntington sort son Choc des civilisations en 1992, la même année que La Fin de l'histoire et le Dernier Homme de Francis Fukuyama. Les blockbusters de SF mettent en scène des menaces au travers de thèmes apocalyptiques dont Armageddon de Michael Bay (1998) est l'archétype : les deux fusées, baptisées Freedom et Independence, décollent alors que les citoyens du monde entier écoutent religieusement le discours du président des États-Unis. Le monde est représenté par une suite de clichés, comme la France, au travers d'enfants jouant au milieu d’un troupeau de moutons à côté du Mont Saint-Michel ou un Paris suranné sous le feu des météorites. Mimi Leder réalise Deep Impact en 1998 sur le même thème, avec une approche peut-être moins héroïque. Dans Independence Day de Roland Emmerich (1996) le film s'ouvre sur le drapeau américain planté sur la Lune et, face aux extraterrestres, le président devient un combattant de terrain (des airs devrait-on dire).

Beaucoup ont vu dans ce genre de films une sorte de préfiguration du 11 septembre (?) Il est sûr par contre qu'ils ont joué un rôle dans la préparation des esprits à ce qui allait arriver.


 

 

3) Le cinéma de SF post-11 septembre 2001

 

Je n'aurais pas fait la Guerre des mondes si le 11 septembre n'avait pas eu lieu

(Steven Spielberg, in Histoire de la SF, de James Cameron, page 31)


 

1. L'impact des attentats sur le cinéma de SF

Les attentats du 11 septembre créent une rupture politique et symbolique dans un événement parfaitement cinégénique. L'imaginaire est devenu réalité.... il a fallu changer d'imaginaire, ce que les films américains de SF ont illustré. De façon anecdotique, le 1er film de SF impacté par le 11 septembre est Spider-Man de Sam Raimi (2002), qui accepte de ne pas diffuser la première bande-annonce du film, dans laquelle on voyait un hélicoptère pris dans une toile d’araignée tissée entre les deux tours du World Trade Center et accepte le changement d'affiche car dans la 1ère mouture les tours du WTC se reflétaient dans les yeux de Spiderman. Les thèmes fétiches de ce cinéma de SF post-11 septembre sont le repli sur soi, la peur de l’autre, la mise en scène de nouvelles peurs (écologiques surtout), la remise en cause du héro et des valeurs traditionnelles ou encore la critique de l'unilatéralisme. Les films de destruction, de fin du monde et d'apocalypse, tous paraboles de l'effondrement des tours dominent et les super-héros font leur mue.

 

2. Apocalypses et fins du monde

Les films de fin du monde sont nombreux dans ces années 2000-2010. Ils sont sombres et souvent pessimistes parce qu'en fait cette fin du monde est plausible :

  • La Guerre des mondes (Steven Spielberg, 2005) incarne le climat d'angoisse post-11 septembre. Spielberg instille des éléments symboliques des attentats comme dans la scène où Rey (Tom Cruise) et les habitants fuient l'avance des tripods qui est un calque des rues de Manhattan au moment de l'effondrement des tours ;
  • à quelques années d’intervalles, Roland Emmerich réalise deux films dont les récits et les dénouements ont plusieurs points communs, au premier rang desquels la destruction de la Civilisation et l’émergence de l’hémisphère sud comme lieu de renaissance de l’Humanité. Dans Le Jour d’après (2004), les autorités mexicaines accueillent des milliers d’Américains ; dans 2012 (2009), le « Salut » est en Chine, et l’Afrique – là où les premiers hommes seraient apparus – devient la seule terre habitable de la planète ;
  • adapté du roman éponyme de Cormac McCarthy (2006), La Route (John Hillcoat, 2009) est une vision noire des États-Unis, du genre humain et du futur. Les survivants sont confronté à la barbarie d'autres survivants ;
  • dans Cloverfield (Matt Reeves, 2008) les codes du 11 septembre sont repris à la lettre pour instiller la peur : le film est construit sur des vidéos d'amateurs (rappelant nombre d'images des attentats), le monstre n'est jamais identifiable, New-York est détruite (la statue de la liberté en tête) et ses habitants fuient, le Woolworth Building est détruit comme le WTC... Ce film emprunte beaucoup au documentaire New-York, 11 septembre des frères Naudet ;
  • dans l'adaptation signée Francis Lawrence (2007) de Je suis une légende (le roman de Richard Matheson date de 1964 et le 1er film, de Boris Sagal, date de 1971) le 11 septembre est présent directement (l'action a été déplacée de Los Angeles à New-York par exemple) ou indirectement (Robert Neville - Will Smith - erre dans un Manhattan où les banques sont autant de fantômes d'un capitalisme disparu).

Deux films proposent une fin du monde « à hauteur d'hommes », sans énormes moyens financiers. D'abord Take Shelter de Jeff Nichols (2011) où la catastrophe est annoncée mais le héros est seul, incompris (de lui-même également), enfermé dans une sorte de paranoïa qui contamine le spectateur. Puis dans 4h44 Dernier jour sur Terre (Abel Ferrara, (2011) où la fin du monde est presque tranquille, vue au travers d'un couple et des médias et réseaux sociaux, dont Skype.


 

3. Star Trek par JJ Abrahms, l'Amérique d'Obama ?

La nouvelle saga Star Treck (3 films entre 2009 et 2016) impulsée par JJ Abrahms, très respectueuse de la veine humaniste de la série originale, peut incarner l'Amérique d'Obama (président de 2008 à 2016) par l'optimisme porté dans les films : optimisme sur l'accomplissement individuel (le jeune rebelle Kirk deviendra le commandant de l'Enterprise comme le noir Obama deviendra président des Etats-Unis), optimisme sur la communauté soudée (celle de l'Enterprise inspirerait ce que Obama voudrait pour le peuple américain), optimisme sur la victoire face au terrorisme (dans Into Darkness le Klingon peuvent incarner l'ennemi du Moyen-Orient et un Ben Laden, finalement exécuté en 2011). Une sorte de Yes we can cinématographique.

 

4. Les super-héros au prisme du 11 septembre

Les précédentes adaptations au cinéma étaient assez lisses et, somme toute, peu passionnantes. Les super-héros ont toujours prospéré dans des temps difficiles pour les EU : la crise de 1929 enfante Superman (1937) ; la 2nde guerre mondiale voit naître Captain America (1941) ; les années 60 sont incarnées par Spider-Man (1962) ; etc. Le 11 septembre va apporter à la fois un nouveau souffle mais également des bouleversements pour les films les mettant en scène que l'on peut analyser au prisme des peurs collectives et d'une certaine critique de l'Amérique post-11 septembre. Petit tour d'horizon...

  • Superman Returns de Bryan Singer (2006) fait revenir le héros après 5 ans d'absence (calculez ! Etoui, 2001 !), alors que l'Amérique paraît l'avoir oublié (Loïs Lane avait obtenu le prix Pullizer avec un article intitulé « L’Amérique n’a pas besoin de Superman »). Tout le film tend à faire de ce retour une métaphore sur la nécessité de rompre avec les années 2000 pour retrouver une Amérique familière, celle du Superman des années 70-80. Dans Man of Steel (Zack Snyder, 2013) Superman est impuissant à empêcher la destruction d'une partie de la ville (filmée de façon très « 11 septembre »).
  • Dans Iron Man (Jon Favreau, 2008) et Iron Man 2 (Jon Favreau, 2010) on peut discerner une attaque contre le complexe militaro-industriel américain au travers des 2 « vrais » méchants des histoire (derrière les terroristes Moyen-Orientaux du 1er film il y a l'associé de Stark, Obadiah Stane ; et derrière Ivan Vanko de l'opus 2 il y a le marchand d'armes Justin Hammer). Mais cette critique est noyée dans un récit (surtout le 2nd volet) qui fait bien d'Iron Man un auxiliaire de la politique étrangère américaine puisqu'il adhère à l'idée de soutenir les peuples opprimés, y compris par la force... sans trop s'interroger sur les origines et la nature de cette oppression, ni envisager les conséquences.
  • Le personnage de Batman a définitivement quitté son invulnérabilité dès les années 60, dans les films de Tim Burton et Joel Schumacher. Mais dans les les années 2000 Christopher Nolan met en scène un Batman tourmenté, confronté à des défis nouveaux, en prise directe avec l'Amérique (et le monde) post-11 septembre. Batman Begins (2005) fonctionne sur la peur avec des allusions directes aux attentats : le méchant, Ra’s Al-Ghul, au nom d'une conception biaisée de la justice, décide de projeter un métro contre la tour Wayne qui, une fois détruite, sera, selon la promesse de Wayne, reconstruite à l’identique (syndrome de la re-naissance d'un Groud Zero fictionnel). Dans The Dark Knight (2008) Nolan pose la problématique du terrorisme (le Joker) et des réponses à apporter (en l’occurrence un système d'écoute créé par Lucius Fox, digne de celui mis en place par la NSA). Mais Nolan s'éloigne du Patriot Act de G.W Bush puisque son système d'écoute est bien démantelé à la fin du film (contrairement à celui de la NSA). Enfin The Dark Knight Rises (2012) Nolan évoque la crise financière de 2008 et, plus généralement les dérives du capitalisme, en mettant Batman aux prises avec Bane qui se voit en libérateur des opprimés et des petites gens et dont l'un des gestes, hautement symbolique, est de s'emparer de la Bourse.
  • Watchmen : Les Gardiens de Zack Snyder (2009) est une adaptation de la BD d’Alan Moore et Dave Gibbons (1986). Ces super-héros cabossés et pas très « héroïques » étaient en rupture avec le Reaganisme des années 80... Trente ans plus tard ils illustrent parfaitement une forme de regard cynique porté sur l'Amérique cabossée des années 2000.
  • Dans Captain America : First Avenger de Joe Johnston (2011) le Captain incarne un héros porteur des valeurs fondatrices des États-Unis, perçues comme universelles. C'est une énonciation claire et nette d'une Amérique triomphante et sûre d'elle. The Avengers (Joss Whedon, 2012) poursuit le même objectif cathartique (films de consolation ?).


 

Conclusion

Avec le Western et le film noir, le cinéma de science-fiction est une très bon outil pour lire et essayer de comprendre les fondements culturels et l'histoire des Etats-Unis. Ce qui est aussi passionnant c'est que le cinéma américain est si multiple qu'il faut se méfier des catégorisations ou des affirmations péremptoires. Les années de paranoïa anticommunistes ont donné l'ahurissant Red Planet Mars mais aussi l'humaniste Le jour où la terre s’arrêta ; à Independance Day on peut opposer Starship Troopers ; aux Avengers répondent les Watchmen...

Aujourd'hui le cinéma américain de SF paraît victime de son marketing étouffant. 2019 aura vu la fin (?) de 2 sagas, Star Wars avec L'ascension de Skywalker et The Avengers Endgame. Mais, au vu de ce que 2020 annonce le cinéma américain de SF n'est pas mort... mais que nous dira-t-il de l'Amérique ?

 

 

Bibliographie - Webographie
 

Liste des ouvrages, articles et sites exploités pour cet article...


 

A propos des mythes fondateurs


BIDAUD, Anne-Marie. Hollywood et le rêve américain. Cinéma et idéologie aux Etats-Unis. Paris : Armand Colin, 2012.


DORTIER, Jean-François. Les mythes fondateurs de la culture américaine. In Sciences Humaine, nov-dec 2012. Lire.


Sur l'OBS. Les mythes US : 6 promesses de l'Amérique. Juillet 2009. Lire.


Sur SENSCRITIQUE. Une filmographie sur le rêve américain et son déclin. Lire.


WKIPEDIA. Le rêve américain. Lire.


 

A propos de la science-fiction et des Etats-Unis

 

ACHOUCHE, Mehdi. Avatar, ou la régénération du mythe de l’Amérique. In Cycnos, Volume 28.2 – 2012. Lire

 

AKNIN, Laurent. Mythes et idéologie du cinéma américain. Editions Vendémiaires, 2012. Ned en poche 2014.

 

ANDRE, Danièle. Histoire américaine et cinéma de science-fiction : du nazisme à la pastorale. In Cycnos, Volume 22 n°1, octobre 2006. Lire.

 

ANDREVON, Jean-Pierre. Repères idéologiques pour une chronologie de la science-fiction au cinéma. In Demain la SF, Cinéma d'aujourd'hui n°7, 1976.

 

BENEZET, Erwan et COURMONT Barthélémy. Hollywood – Washington, comment l'Amérique fait son cinéma. Armand Colin. 2007.

 

BNF. Les USA et l'expérience de la science-fiction. Une série de rencontres organisées par la BNF. Lire les comptes-rendus.

 

COLLIER, Christophe ; DENERVAUD Isabelle ; LASNE Julie ; LEGOFFE Armelle. Cinéma et propagande aux Etats-Unis. 2005. Sur le site Infoguerre.com. Lire.

 

GUIDO, Laurent. Une interview sur les films catastrophes. Lire.

 

GUIDO, Laurent. Les Peurs de Hollywood. Phobies sociales dans le cinéma fantastique américain. Ed. Antipodes, Lausanne, 2006.

 

LACROIX, Isabelle et PREMONT, Karine (dir). D'Asimov à Star Wars. Représentations politiques dans la science-fiction. PUQ. 2016.

 

LASSERRE, Aurore. Les représentations du monde dans le cinéma américain post-11 Septembre (2001-2012). Thèse, 2016. Lire.

 

MAGUIRE, Lori. Guerre froide et course aux armements : la science-fiction s'insurge. Conférence du 3 octobre 2014. Regarder/écouter.


MAGUIRE, Lori et BUFFET, Cyril (dir). Cinéma et guerre froide : l'imaginaire au pouvoir. In CinémAction. N° 150. Lire.

 

MAGUIRE, Lori et LEFAIT, Sébastien (dir). Le cinéma de science-fiction post-11 septembre. CinémAction N°172 - octobre 2019. Lire.

 

SOULADIE, Vincent. Le super-héros hollywoodien et l’ambiguïté référentielle du désastre après le 11 septembre 2001. In Cinéma et histoire dans les Amériques. Revue IdeAs. 2016. Lire.

 

TERRE, Denise (dir). La science-fiction dans l'histoire, l'histoire dans la science-fiction. Revue Cycnos, Volume 22, n°1 et 2. Octobre 2005. Lire.

 

VALENTIN, Jean-Michel. Hollywood, le Pentagone et Washington: les trois acteurs d'une stratégie globale. Editions Autrement. 2003.

 

WOOD, Robin. Hollywood from Vietnam to Reagan. Columbia University Press, New York, 1986.


 

A propos de Star Trek


GOEDERT, Nathalie. Les univers juridiques de Star trek. In IMAJ, 20/04/2016. Lire.

 

CORCOS, Léo. Retour sur la saga Star Trek. Lire.

 

DEFFERRARD, Fabrice. Star Trek est avant tout une série juridique. In Libération du 13 août 2015. Lire.


 

A propos de Starship troopers


Sur DVDCLASSIK une critique.

 

Sur COURTE-FOCALE. Une critique.


Sur SLATE.FR. Une analyse.


 

A propos de Star Wars

 

ATALLAH, Marc (dir). Je suis ton père. Origines et héritages d’une saga intergalactique. Paris : Huginn & Munnin (Fantask), 2017.

 

SNEGAROFF, Thomas. Je suis ton père : La saga Star Wars, l’Amérique et ses démons. Editions Naive, 2015. Lire sur le site des Inrocks une interview.

 

SNEGAROFF, Thomas. Star Wars – Le Côte Obscur de l’Amérique. Paris, Armand Colin, 2017.


 

Voir – Ecouter


KANTOR, Michael. Super-héros : l'éternel combat. Doucmentaire en 3 volets. 2014.


KUPERBERG, Clara et KUPERBERG, Julia. Science-fiction et paranoïa. La culture de la peur aux Etats-Unis. Documentaire. 52 mn. 2011.

 

 

En vrac sur le Web

 

Le Blog de DJ MISS PHOEBE. Chroniques du cinéma de SF. Lire.


LE CINEMA EST POLITIQUE. Un blog avec des analyses 'décapantes' de certains films de SF. Lire.
 

NOOSFERE. Site sur la science-fiction littéraire en langue française. Lire.

 

PENSO Gilles. Encyclopédie du cinéma fantastique. Voir.

 

RES FUTURAE, revue d'étude sur la science-fiction. Un dossier à venir en 2020 : Tendances et évolution du cinéma de SF dirigé par Michel Tron. Voir.
 

SENS CRITIQUE. Trouver des critiques de films. Voir.


MORBIUS. Les échos d'Altaïr. Voir.